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Aquastar

La société Aquastar Instruments SA est fondée à Genève en 1962 en tant que sous-marque de l’horloger suisse JeanRichard SA. Dès 1958, ce dernier avait demandé l’enregistrement d’un brevet pour une montre dotée d’une lunette tournante qui deviendrait bientôt la JeanRichard Aquastar 60. À ses débuts, l’appellation Aquastar cohabite donc avec celle de la maison-mère, avant d’apparaître finalement seule et de se forger sa propre réputation dans le registre des montres nautiques et de plongée.

La grande époque d’Aquastar, dans les années 1960, coïncide avec la direction de Frédéric Robert, plongeur émérite qui rendra ensuite de grands services à Omega pour la conception des Seamaster de l’époque.

L’Aquastar 60, évoquée plus haut, est née JeanRichard. Ce modèle, somme toute assez classique dans le foisonnement de petites plongeuses « démocratiques » de l’époque, pose néanmoins quelques premiers fondamentaux de la marque. Certifiée 20 ATM (200 mètres), elle est dotée d’une architecture sans surprise, avec un mouvement A. Schield, calibre AS 1701. Elle s’illustre toutefois par un cadran très épuré reprenant les repères conventionnels (points, rectangles à 6 et 9 heures, triangle inversé à 12 heures), une lunette métallique gravée et un superbe fond gravé dont l’ouverture nécessite une clef spécifique. Ce fond en étoile restera une caractéristique durable des Aquastar.

L’Aquastar 63, reprenant le mouvement AS 1701, pourrait être considérée comme la première véritable Aquastar. C’est sur ce modèle qu’est introduite la première grande innovation maison : une lunette mobile interne.

Partant du principe que les lunettes externes pouvaient être sujettes, en plongée, à une mauvaise manipulation voire à une détérioration fatale, l’idée a été de placer la lunette à l’intérieur.

Les connaisseurs songent probablement aux boîtiers Super-Compressor, conçus par Erwin Piquerez (EPSA). Quasiment contemporains, ils sont notamment reconnaissables à la présence d’une deuxième couronne permettant de faire tourner une lunette interne…

Le brevet Aquastar évite cette surcharge (qui est aussi un point de faiblesse potentielle en termes d’étanchéité) en faisant prendre en charge cette fonction par la couronne principale : la tige de remontoir est pourvue à cette fin d’une roue dentée qui entraîne le disque gradué. Le dispositif assure en outre une rotation unidirectionnelle, évitant tout mouvement des repères dans un sens contraire à la sécurité du plongeur.

Le brevet suisse du 15 décembre 1969, publié le 31 mars 1973 (n°535448) décrit ainsi une « pièce d’horlogerie à lunette tournante intérieure » :

brevetplongeur73La carrure-lunette 3 porte une lunette intérieure 7 solidaire d’une bague 8 reposant sur un épaulement intérieur de la carrure-lunette 3 et prenant sous un épaulement 3a de cette dernière, sous lequel elle est engagée à cran. Un ressort-lame ondulé 9 interposé entre la carrure-lunette 3 et la bague 8 assure une friction sur la lunette tournante 7 pour l’empêcher de se déplacer intempestivement […]. L’agencement est tel que la rotation de la lunette ne peut se faire que dans le sens de la sécurité du plongeur et non pas en sens inverse. Ainsi, quel que soit le sens dans lequel la tige 12 pourrait être manoeuvrée intempestivement au cours d’une plongée, il ne s’ensuit pas de danger pour le plongeur.

Premier chronographe de la marque, l’Aquastar Deepstar est très recherchée par les collectionneurs. Quand on la voit, l’explication saute aux yeux : au royaume des chronographes de type skin diver, elle s’illustre par une lunette exclusive qui permet pas moins de cinq calculs (la durée totale de plongée, la cadence de remontée, le temps de décompression, la désaturation en azote et même la majoration de durée du palier en cas de plongées successives), et surtout par un magnifique cadran marqué par un immense compteur de minutes à trois heures.

La Deeptstar est motorisée par des mouvements Valjoux, la plus rare étant la première, dotée du R23 à roue à colonne, remplacé ensuite par le Valjoux 92. Elle existe, pour chaque calibre, en deux versions, avec ou sans trotteuse à neuf heures. Lorsqu’elle est présente, cette aiguille prend la forme originale d’un petit losange dont la seule fonction paraît être de témoigner instantanément du bon fonctionnement de la montre…

La Deepstar est aussi le premier chronographe certifié fonctionnel en immersion jusqu’à 10 ATM (100 mètres de profondeur).

Cousine des Deepstar, l’Aquastar Airstar est un chronographe 20 ATM à trois compteurs à l’histoire particulière et, encore aujourd’hui, partiellement mystérieuse. Il n’en aurait été produit qu’environ deux cents exemplaires, sans doute assemblés sur le tard au gré de la disponibilité des calibres Valjoux 72 dont il est équipé.

Avec la lunette rotative interne, le dispositif imaginé pour suivre aisément le compte à rebours précédant le départ d’une régate constitue l’autre brevet majeur à mettre au crédit de la maison Aquastar. Évoqué plus en détail dans notre article consacré aux montres de régate, le mécanisme est développé à partir d’un mouvement Felsa 4000N modifié. Il permet, par un système de cinq guichets circulaires (un par minute) derrière lesquels se déplace un disque de couleur, de lire le décompte de manière visuelle, avec une grande facilité. Un bouton poussoir situé à quatre heures permet de lancer, stopper et réinitialiser le décompte.

Cette fonction, à une époque où les sports nautiques connaissent un engouement certain, contribue à la notoriété de la marque et à la réussite commerciale de ses modèles. Plusieurs générations d’Aquastar Régate se succèdent ainsi au long des années 1960-1970 et, encore aujourd’hui, les chronographes de régate restent un élément central de l’identité de la marque Aquastar.

La première version de Régate apparaît vers le milieu des années 1960 avec deux versions de cadran, l’une avec la mention Régate à 12 heures et l’étoile en bas, l’autre avec l’étoile à 12 heures.

Avec le tournant des années 1970, le modèle change de look et suit les tendances de l’époque : le boîtier prend de l’épaisseur, les aiguilles se font plus design… Techniquement, le boîtier adopte une architecture originale : le mouvement est logé dans un cylindre d’acier qui vient s’emboîter dans la carrure, l’ensemble étant fermée par un fond vissé.

Plus massive, cette version est elle-même surclassée par une variante digne d’un tank furtif ou d’une panoplie de Batman, avec un spectaculaire bracelet en « queue de homard ».

Le changement s’opère également sous le capot. La norme de décompte au départ des régates étant passée à dix minutes, le mécanisme doit s’adapter, et c’est Lemania qui, à cette occasion, est retenu comme partenaire. Cette deuxième génération d’Aquastar Régate est ainsi motorisée par un Lemania calibre 1345, dérivé du calibre 1341, que l’on retrouvera aussi sous « emballage Heuer » jusqu’au début des années 1980.

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